Délaissant ses portraits de Limouxins, Jean-Marie Besset revient à un thème qui lui est cher, la pièce historique dans la lignée de Jean Moulin Evangile et du Banquet d’Auteuil. Duc et Pioche, se compose de dialogues finement ciselés entre deux brillants esprits du XVIIe siècle : le Duc de La Rochefoucauld et la comtesse de La Fayette, née Pioche. Liés par une longue amitié, les deux auteurs se retrouvent dans un appartement de la rue de Vaugirard. Le duc devant aider la comtesse dans l’écriture de son nouveau roman, La princesse de Clèves. S’étant mis d’accord sur la période, il a fallu trouver la première phrase celle qui allait prendre le lecteur et ne plus lâcher jusqu’au point final : « La magnificence et la galanterie n’ont jamais parue en France avec tant d’éclat que dans les dernières années d’Henri second » donne le ton. Jean-Marie Besset voue un culte passionné à la littérature du XVIIe, spécialement à Corneille, en familier de cette langue il parvient à nous la rendre contemporaine sans l’abâtardir. Un tour de force. Mise en espace par Nicolas Vial, accompagnée d’intermèdes au clavecin par le jeune et talentueux Charles Bonnet Léon la pièce est jouée par deux grands comédiens habitués du festival Nava : Sabine Haudepin, délicieuse et facétieuse comtesse de La Fayette et Jean-Claude Drouot, un Duc de La Rochefoucauld séduisant. Une première globalement réussie, qui mériterait toutefois une ou deux coupes. Telle qu’elle est le public était heureux d’entendre un français vivant et sans scories et d’assister à la genèse d’un chef d’œuvre. Un délice, très grand siècle.
MCH
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