Du 25 mars au 6 juin, Mécènes du Sud lancent leur nouvelle exposition : Fly, Robin, Fly. Cette dernière aura pour point de départ la figure du chanteur castrato, dont les artistes proposeront des interventions pour rendre hommage au potentiel de ces chanteurs singuliers.
C’est donc une exposition collective que proposera dès la fin du mois de mars Mécènes du Sud à Montpellier. Pour l’occasion, une dizaine d’artistes présentera différentes oeuvres autour de la figure des chanteurs castrati. À l’origine de leur voix étonnante, un geste violent : l’émasculation. Pour le commissaire de l’exposition, Nils Alix-Tabeling : « La perte d’un organe est présentée comme le point de départ d’une nouvelle voix. Voix au sens de chant, mais aussi d’une nouvelle place dans la société. L’histoire des chanteurs castrats est aussi marquée par des intrigues, et l’amputation crée un nouveau terrain de fertilité au sens de fertilité politique et culturelle. La voix alien du chanteur castrato, oscillant entre différents registres, et à la plasticité fluide, est aussi celle des différents artistes de Fly, Robin, Fly, une exposition où les voix dissonantes et les désirs queers s’imposent et prennent possession des espaces de Mécènes du Sud Montpellier-Sète. »
Dans sa note d’intention, Nils Alix-Tabeling poursuit : « Les relations historiques à l’œuvre entre les corps des castrati, ainsi que les falsettistes qui les imitent, ou les chanteuses qui se travestissent pour accéder à la scène, sont complexes. Et c’est sur cette polysémie des corps que l’exposition Fly, Robin, Fly s’attarde. Le geste émasculatoire peut être lu de différentes manières. D’abord comme une violence envers les corps queers, un marquage ou une imposition, puisqu’historiquement, l’émasculation a eu un rôle punitif envers ces communautés souvent justifié par le monde médical. Et aborder l’émasculation à travers la figure du castrato a donc un rôle de témoignage de ces violences. Mais l’émasculation prise au sens métaphorique peut aussi être vue comme une reprise de pouvoir, une critique de la masculinité toxique, une scission théorique pour s’extraire d’une hégémonie patriarcale. Les mouvements et prises de paroles féministes ont souvent été vécues par les sociétés dominantes patriarcales et hétéronormatives comme castratrices, et par extension angoissantes, effrayantes. »
À noter qu’en parallèle des oeuvres et du travail des artistes, l’exposition fera l’objet d’une publication au mois de mai. Cette édition reprendra les images de l’exposition, auquel viendra s’ajouter un corpus de textes explorant à travers l’essai et la fiction les thématiques abordées dans l’exposition. Le livre sera lancé lors d’une conférence en présence de certains des auteurs.
Plus d’informations : mecenesdusud.fr