Cette année encore le Théâtre Garonne organise son festival de printemps avec une programmation riche et pluridisciplinaire. C’est en effet la particularité d’In Extremis qui cherche à surprendre ses spectateurs. Pour cette nouvelle édition, l’équipe artistique propose des créations autour du théâtre, de la danse, et de la musique.
Et, c’est avec deux pièces que s’ouvrira le festival. Du 4 au 11 mars, la soirée sera partagée entre Les dimanches de Monsieur Dézert, de Lionel Dray, et Construire un feu, de Sylvain Creuzevault. Si la première s’appuie sur une nouvelle dont l’auteur, Jean
de la Ville de Mirmont, disait qu’elle ne parlait de « rien », la seconde met en scène des individus face à des espaces naturels hostiles. Inspirée de Construire un feu, de Jack Lon-
don, on y voit un homme et un chien évoluant dans un espace naturel, le territoire de Yukon (Canada), par -75°C.
Théâtre toujours avec Maxime Kurvers qui, seul en scène, n’ambitionne pas moins que de raconter La naissance de la tragédie (20 et 21 mars). Pour cela il remonte aux origines, à la plus ancienne pièce du genre : Les Perses d’Eschyle. Mais attention, il ne s’agit pas là de jouer le texte, mais bien de raviver ses enjeux d’en montrer l’actualité.
Remonter le temps, il en est aussi question dans la nouvelle création de David Geselson. Avec Le silence et la peur (du 25 au 31 mars), le metteur en scène, à travers la figure de Nina Simone, raconte et interroge une partie de notre histoire. De l’arrivée de Christophe Colomb en Amérique, du massacre de certaines tribus amérindiennes en passant par l’esclavagisme des Africains-Américains, c’est l’histoire occidentale contemporaine qui est mise en avant.
Du côté de la danse, l’édition 2020 est marquée par la première venue du danseur Daniel Linehan. Dans Body of work (27 et 28 mars), l’artiste américain explore la mémoire de son parcours de danseur et chorégraphe. Une mémoire qui s’inscrit directement sur son corps, il part à la recherche de ces traces fantôme profondément inscrites en lui, parfois restées muettes.
De leur côté le duo Théo Mercier, Steven Michel, questionne notre rapport à la matérialité, aux objets qui nous entourent avec Affordable solution for better living (27 et 28 mars). Sur scène, un cyborg musculeux lit un papier blanc. Peu à peu, il va alors assembler les planches devant lui pour former la célèbre bibliothèque Kallax. Bientôt d’autres objets viendront envahir la scène. Mais, peu à peu, alors que l’espace devient design, c’est le corps qui en est affecté, jusqu’à devenir un artefact cauchemardesque.
In Extremis, c’est aussi des spectacles ou les genres scéniques se brouillent, se complètent. Pour Celestial Sorrow (du 19 au 21 mars), la chorégraphe américaine Meg Stuart et l’artiste visuel indonésienne Jompet Kuswidananto livrent une oeuvre hors genre où danse, musique et installation se mêlent.
Dernier programmé du festival, Renaud Herbin, lui, manipule les marionnettes dans At the still point of the turning world (les 1er et 2 avril). Accompagné d’une danseuse et de la musique de Sir Alice, jouée en direct, le spectacle propose une douce suspension entre ciel et terre, rêve et monde, et invite le spectateur au lâcher-prise.
Du 27 février au 4 avril au Théâtre Garonne, Scène européenne – 1, avenue du Château d’eau à Toulouse.
Plus d’informations : tél. 05 62 48 54 77. theatregaronne.com
Eva Gosselin