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Galin Stoev intronisé au TNT à Toulouse

15 Jan 2018 | Haute-Garonne, L'Actu

L’ère Galin Stoev a officiellement commencé au TNT à Toulouse, avec son intronisation devant un parterre d’élus, de journalistes et d’acteur de la culture dans la Métropole de Haute-Garonne.   Il succède au duo Agathe Mélinand/Laurent Pelly qui étaient resté une dizaine d’années à la tête de l’établissement. L’artiste bulgare qui naviguait entre son pays, la Belgique, l’Angleterre et la France a souhaité se poser « Pour passer un cap décisif, ma recherche artistique a besoin de pérennité : se déployer sur un territoire et dans l’échange ».  Il a été séduit par Toulouse, une grande ville loin de Paris, d’abord !  « Toulouse m’a séduit. Parce qu’on sent immédiatement que, tout en étant une grande ville de patrimoine et d’histoire, elle se renouvelle et recherche sans cesse. C’est une métropole à la pointe, résolument tournée vers l’avenir. » Avec lui est arrivé Stéphane Gil, directeur délégué, son complet pour répondre aux différents enjeux de son projet. Un projet qui a séduit les tutelles qui lui ont pour cela confié les rênes de ce magnifique équipement.  Son projet peut se résumer à faire du TNT une maison des artistes ouverte. Pour cela il décide de dédier la petite salle aux artistes accompagnés, ce sera l’incubateur créatif. Les artistes choisis, Marie Rémond, Maëlle Poésy et Christophe Bergon pour 2018, bénéficieront d’un accompagnement personnalisé au plus près de leurs besoins, tant humain, que technique et financier. Dans cet esprit, il est décidé aussi de la création d’hébergements pour les artistes à l’intérieur de u TNT, au troisième étage du bâtiment, en vue de diminuer le coût de l’hébergement.  La nouvelle équipe souhaite par ailleurs intensifier les liens avec les autres équipements de la Métropole et d’ouvrir l’esthétique de l’art dramatique à d’autres disciplines en se rapprochant de structures telles que le Lido, le CDCN ou l’Esav.  L’autre volet du projet consiste à faire rayonner le TNT sur le territoire de l’Occitanie et à l’international. Pour ce faire, deux projets phares sont prévus. Portait/paysage, un artiste de grande renommée sera à l’honneur tout au long de la saison, la première sera la chorégraphe toulousaine Maguy Marin, invitée avec May Be, évidemment. La saison suivante ce sera autour du metteur en scène Aurélien Bory.  L’autre est une biennale des arts vivants, JE(U)T’M dont la première édition aura lieu à l’automne 2019, les années paires étant dédiées au printemps de Septembre, évènement déjà en place.  Un programme ambitieux mais réaliste, murement réfléchi.  Bien sûr on verra des créations de Galin Stoev. Pour beaucoup, une découverte car ses spectacles ont été rarement diffusé hors de Paris ou du Festival d’Avignon. Le soir même les Toulousains assistaient à la première de Danse Delhi

Danse Delhi ***

Les huit cents places de la grande salle ont été prises d’assaut pour cette première attendue. Qu’allait-on voir ? Une pièce d’un auteur russe Ivan Virpaev, joué en bulgare, par des artistes bulgares, sur une scène bien française.  Les familiers des salles de spectacle sont désormais habitués aux surtitres, même si cela est un peu pénible.  Sur le plateau, un décor vert bien criard symbolise une salle d’attente dans un hôpital, il s’agit d’une sorte de studio de télévision pour série nunuches des années 80. On pense à Jeunes docteurs, la faute à l’infirmière, délicieusement caricaturale.  Au-dessus les images projetées, le spectateur est invité à faire le va et vient entre les deux espaces, là aussi il est habitué, certains metteurs en scène sont devenus des virtuoses dans ce genre d’exercice.   Sept pièces courtes se succèdent.  Sans lien apparent sauf qu’il est question de cette fameuse Danse Delhi qui donne son titre à l’ensemble. Quelle est-elle cette danse ?  On ne le saura jamais, elle ne sera jamais exécutée sur scène.  Comme on ne saura jamais qui était Godot !  D’après AndréI, l’homme, c’est une « célébration de la crasse et de l’horreur », imaginée par Katia suite aux scènes qu’elle a vécues au marché de Delhi. Ce que confirme, la femme âgée, en s’inspirant de l’image des abattoirs. Il est question d’amour. Le seul homme de la distribution est un beau gosse qui les fait toutes tomber avec sa rose, un Bachelor ?   Il est question de mort, celle d’un être cher, une mère ou la femme qu’on aime. Les mêmes mots sont utilisés pour annoncer le décès. On pense à Beckett ou à Ionesco et à d’autres auteurs contemporains au style haché. Et elliptique.  On découvre une musique dans les mots d’Ivan Virpaev. Comment vivons-nous ce moment terrible de l’annonce ? Comment nous installons nous dans le deuil. ? Pour autant la pièce n’est pas macabre. Elle est parfois drôle. Une construction post-moderne qui sied à l’auteur. Galin Stoev a réussi son entrée en Occitanie. MCH

Jusqu’au 20 janvier, TNT, Toulouse. Tél. 05 34 45 05 05. www.tnt-cite.com

 

 

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