1er juillet : dernier jour, dernier spectacle dernière émotion, dernier émerveillement. Sentiments connus, visages mêlés ***** de Christoph Marthaler est certainement le spectacle le plus merveilleusement surprenant de cette édition, jalonnée de chefs-d’œuvre. Le metteur en scène, un des géants du théâtre mondial rend ici hommage à la mythique Volksbuhne de Berlin une production en forme d’hymne à cette compagnie exceptionnelle. Une invitation à errer dans les arcanes de la mémoire. On pense être dans une grande salle de musée où le gardien réceptionne les caisses en bois de la nouvelle exposition. Surprise, en surgissent les comédiens, soigneusement enveloppés dans des bandelettes de film plastique. Il réceptionne aussi une piano à queue sous une couverture, d’où s’échappent un musicien et une cantatrice en robe dorée. Voilà pour le prologue surréaliste Christoph Marthaler vient du monde de la musique, omni présente dans son spectacle. On passe de Haendel à Verdi et à Bobby Lapointe, nouvelle surprise. Les artistes jouent leur partition celle d’un rôle qu’ils ont tenu. Cela peut être déroutant, mais il ne faut pas chercher à comprendre d’une façon cartésienne, il faut se laisser aller, se laisser emporter dans cet asile d’aliénés ? Dans cette maison de retraite ? Dans le musée des souvenirs ? Les personnages tantôt acteurs, chanteurs et musiciens, se figent parfois en statues. Le temps suspendu et le public suspendu à leurs inventions. Un spectacle d’une beauté surréelle. Sentiments connus, visages mêlés, rejoint Une chambre en Inde et Democracy in America sur notre podium. Trois chefs-d’œuvre absolus. Ce n’est pas un hasard si leurs créateurs n’ont plus vingt ans. Il faut une certaine maturité pour parvenir à un tel niveau de perfection.
Rendez-vous l’année prochaine pour un nouveau Printemps, sous nouvelle tutelle, la Métropole de Montpellier mais avec le même directeur, Jean Varela. Merci à toi et ton équipe. A très vite.
MCH