Naissance, vibration, ascension, souffle, porte ou portées, chants et cœurs, la peinture de Bang Hai Ja a pour dénominateur commun la lumière, les couleurs et formes qu’elle engendre. Mais pas seulement : la joie, le sentiment de paix qu’elle irradie, que l’artiste capte et qu’elle entend partager avec les autres, le commun des mortels, nous les amateurs d’art et de belles choses.
C’est la raison pour laquelle ses réalisations, sur papier ou textile, demeurent en général à taille humaine. Le cercle, que l’on peut identifier à l’astre bienfaiteur ou à notre système oculaire, se taille la part du lion dans cette peinture d’un extrême raffinement : on n’en avancera pour preuve que le tracé des rayons centrifuges qui nous projettent vers l’extérieur du support prosodique, potentiellement vers l’infini. Cette œuvre contient et prodigue des prolongements, des résonances cosmiques, évidents. Le cercle, outre ses référents naturels, le cercle est hautement symbolique de la perfection, de la complétude à quoi tout être aspire et dont l’œuvre d’art fournit un équivalent concret, matériel, tremplin vers un autre univers dont nous sommes orphelins.
Car avec Bang Hai Ja nous passons, du visuel puis du corporel au spirituel. Déjà deux extrêmes se concilient du fait de sa double culture. C’est ainsi qu’elle a pu réaliser, elle qui aimait jouer sur les transparences, les vitraux d’une chapelle de la cathédrale de Chartres, bel exemple de syncrétisme et d’utopie unitaire. Et de captation concrète de la lumière tant fréquentée. C’est parler aussi de fraternité. De même, les pigments quittent leur nature matérielle pour se faire essor vers la vie de l’esprit. La tâche qu’elle s’est fixée est quotidienne et interminable : tous les jours, sur un support reposer l’ouvrage, on pourrait dire l’hommage, à la lumière sans laquelle rien n’existerait. Il faut parfois revenir à des vérités aussi essentielles. Surtout quand elle s‘associe à la beauté des couleurs et des formes, qui nous rincent le regard, en ce monde d’images galvaudées, artificielles et nocives.
La peinture de Bang Hai Ja est un hymne à la joie consigné. La petite galerie de Vallon Pont d’arc pourrait donc, le temps d’une exposition en cours et prévue jusqu’au 12 septembre, damer le pion à la gare de Perpignan et devenir, utopiquement, le centre du monde. Un esprit de paix irradiante pourrait s’y faire jour à l’instar des œuvres de Bang Hai Ja exaltant la naissance, l’aurore, ou le Printemps. Et qui sait s’il n’annonce pas quelque guérison…
BTN
Plus d’informations : galeriedubourdaric.jimdo.com
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