500m2 pour un photographe français, Olivier Culmann, qui parle autant de lui, à savoir de nous, que des autres, c’est-à-dire encore de nous.

Dans cette dernière série on a, d’un côté la tragédie extérieure vue indirectement par les réactions des passants éberlués de l’ampleur du désastre des tours jumelles (Autour, NY 2001-2002), de l’autre les attitudes qu’adoptent les téléspectateurs de divers pays en regardant, à la télé, les nouvelles du monde, fictives ou réelles (Watching TV).

D’un côté, on pénètre de l’extérieur dans l’intimité d’une émotion ; de l’autre, on pénètre l’environnement intime des gens, à la fois regardants et regardés. Et doublement même puisqu’à l’objectif s’ajoute le point de vue du visiteur, nouveau « watcher ». Dans l’autre série, qui démarre sur une vidéo intitulée « Faces », on est plutôt dans l’autoportrait. Tous les visages que prend l’artiste en fonction de son système pileux et chevelu.

Dans « Others », l’artiste, en Inde, fréquente les studios de quartier, analyse et explore les moyens de retouche, et révèle l’image de soi que l’indien, selon son statut social, entend révéler aux autres, à commencer par sa famille. L’artiste s’est glissé dans la peau de l’un de ses indiens et s’est livré lui-même à cette expérience qui convoque l’image de soi, tout homme portant en soi la forme entière de l’humaine condition.

Pour l’Espace EDF, un autre artiste, Cyril Hatt, a réalisé une sculpture, reconstituant un studio et recourant à la plasticité de la photo utilisée pour sa 3ème dimension. Enfin, en Corée, Olivier Culmann explore les possibilités du Selfie, de sa perche articulée, et ce qu’il révèle d’un mode de vie, de conventions, de modèle social et culturel à Séoul (Séoulfie)… Dans tous les cas de figure, si l’on peut dire, Olivier Culmann parle de soi en parlant des autres, et de nous en parlant des autres et de lui.

BTN

Jusqu’au 28 août
11, Quai Saint-Pierre. Tél. 05 62 30 16 00.