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Narbonne : l’exposition “Fragments” de l’artiste urbain Joachim Romain captivera le public au Capitoul du 30 juin au 30 août

25 Juin 2024 | Aude, Expos, Expos

Pour sa troisième exposition d’été, du 30 juin au 30 août 2024, le château Capitoul, sous le commissariat de Katia Dedde, présente des œuvres de Joachim Romain à travers l’exposition Fragments. Ayant remporté plusieurs prix internationaux, exposé dans des galeries de Miami à Honk Kong, présent dans de nombreux festivals dont le Layup à Toulouse, Joachim Romain a choisi le cadre splendide du Capitoul pour présenter sa production artistique. Son travail éminemment puissant, coloré et visuel, nous permet, le temps d’une exposition, de se poser face à certaines thématiques chères à l’artiste : le temps, l’usure urbaine, l’hyper-consommation, le surplus d’informations, et bien d’autres. L’exposition est constituée d’une multitude de mediums : des compositions sur toile, dont certaines sont fraichement sorties de l’atelier, la série photographique Fast_Shop, des Plissés ainsi que des sculptures. 

Pourquoi “Fragments” ? 

Fragments est composée d’œuvres d’une multitude de mediums qui ont pour point commun d’être des “détails de l’usure de notre environnement” comme l’indique Joachim Romain. Fragments, ce sont des échantillons du réel mêlés à l’art. Concrètement, il s’agit d’affiches que l’artiste trouve dans les rues et qui attirent son attention. Joachim Romain déclare “Ce qui m’intéresse, c’est vraiment la typographie qui s’use dans la rue, qui change de couleur; les jaunes qui deviennent orange, le soleil qui tape dessus, l’effet de rouille qui apparaît.” L’artiste récupère ces affiches, véritables témoins de l’usure urbaine. Il s’approprie ces fragments de rue pour les insérer dans ses compositions sur toile. Il mêle peintures, plâtres, sprays, collages, affiches et même photographies. Ce mélange de fragments du réel et de l’art se retrouve dans sa série Fast_Shop, également exposée. Il travaille numériquement des photographies pour en créer des mouvements. Ces photographies sont directement issues de notre quotidien ; ce sont des prises de vue de boutiques en ligne. Il s’approprie des extraits du système de consommation pour en faire une œuvre artistiquement intéressante.

Pourquoi mêler des fragments du réel et l’art ? 

Pour faire réfléchir ? Pour questionner ? Sûrement un peu de tout cela. Dans ses compositions sur toile, Joachim Romain joue avec la matière, avec ces affiches qui sont le témoin du temps qui passe. Il déchire, recouvre, creuse les composants. Il fige dans ses œuvres ce qui n’est pas saisissable : le temps. Le résultat en est vif. Il mêle les photographies, les affiches, la peinture au point où l’on a du mal à savoir l’ordre des couches. Il déborde des toiles, il crée quelques reliefs, joue avec les couleurs. Tout ce travail captive. Cette accumulation des matières mène le spectateur à se questionner sur la consommation globale, sur les habitudes de déchets, sur le cumul des richesses. Dans la série Fast_Shop, il n’est pas question de matière, mais plutôt d’images lisses, d’images en mouvement, d’images puissantes. Dans un cadre argenté jouant avec quelques reflets, la photographie modifiée par l’artiste fait le parallèle avec la rapidité à laquelle nous pouvons naviguer sur internet, à la vitesse à laquelle nous pouvons faire des achats en ligne. 

Un regard neuf pour capturer la beauté

Fragments, ce n’est pas uniquement l’occasion de se questionner, mais également celle d’apprécier. Joachim Romain explique “Pour moi, l’usure urbaine n’est pas spécialement quelque chose de négatif et de moche. J’essaye de montrer les détails qui sont beaux à travers les photographies. Par ailleurs, les affiches, même si elles sont usées ou déchirées, peuvent être tout à fait intéressantes à regarder.” Il ajoute que l’appréciation des affiches publicitaires et de l’usure urbaine est similaire aux graffitis en ces débuts. Il déclare “Aux origines du graffiti, les artistes étaient considérés comme des personnes qui dégradaient la rue. Et aujourd’hui, on les regarde complètement différemment et ils sont dans les musées. On est passé à autre chose. Joachim Romain à travers ses différentes œuvres fait ressortir la beauté de ce que l’on peut voir au quotidien. En jouant avec la matière dans ses compositions sur toile, en créant du mouvement avec sa série Flash_Shop ou en créant des effets inédits avec ses Plissés, l’artiste met en place une esthétique reconnaissable. De plus, dans ses compositions sur toile, il inclut des portraits dont les traits forts renforcent la puissance des œuvres. Les visages sont incorporés au reste tel un ensemble harmonieux. Pourtant l’action de l’homme sur sa consommation est-elle si cohérente ? Au final, il s’agit d’une invitation ; celle à adopter un regard neuf sur notre environnement, que cela soit dans la rue et dans le quotidien, pour prendre conscience de la beauté qui nous entoure et chercher à la préserver. 

Une multitude de mediums

Joachim Romain a commencé en prenant en photographie les rues du Havre, dont il est natif. Saisir les évolutions de la rue a toujours été important pour lui. Aujourd’hui encore, cette pratique demeure. Lorsqu’il voyage, il récupère des journaux, des prospectus sur les murs. Ainsi, dans Fragments, certaines des compositions en sont le témoin. En étant attentif, on peut observer des affiches provenant de Miami, de Copenhague, de Berlin et de différentes villes françaises : une sorte de voyage vous y attend. Par ailleurs, des œuvres plus imposantes sont exposées, comme une sculpture de deux mètres de hauteur. Mêlant photographies et affiches, cette sculpture aérienne nous invite à tourner autour. Aux allures légères, elle est l’expression des nouvelles expériences plastiques de l’artiste. La série des Plissés offre également un nouveau médium jouant avec l’illusion et les reliefs. 

Une expérience unique 

Au-delà du récit percutant et de l’esthétique puissante, la sélection des œuvres de Fragments sont gages de qualité artistique. En avril 2020, Joachim Romain a été Lauréat du prix K-droz pour la série Flash_Shop. La série Plissés, quant à elle, a été réalisée en collaboration avec l’Atelier Plissés de France. Il s’agit d’un atelier reconnu pour son savoir-faire artisanal et l’authenticité de ses plissages. Fragments est d’autant plus unique grâce au cadre exceptionnel d’exposition : le château du Capitoul, un lieu de prestige, insérer dans un écrin de verdure entre les vignes, la clape et la mer. Pour Joachim Romain, Fragments “est vraiment un travail de collaboration à trois entre KD-Artvisor, le château Capitoul et moi. C’est réellement mon exposition de l’été à voir.”

HL

Pour plus d’informations : ig. @kd_artvisor

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