Coproduite avec l’Académie de France à Rome – Villa Médicis, Mécènes du Sud et air de Midi – art contemporain en Occitanie, l’exposition Mille Projectiles nous plonge jusqu’au 28 décembre, nous plonge dans l’univers de l’artiste Anna Solal.
Au cœur de cet accrochage, de nouvelles œuvres de l’artiste dans lesquelles » la figure humaine fait son retour au travers de grands dessins à échelle 1 où des personnages, souvent en groupe, apparaissent ; leurs postures rappelant celles que prennent les familles ou bandes d’ami·es pour immortaliser des moments partagés. » selon Marine Lang, commissaire de l’exposition. Elle poursuit : » Leurs têtes sont recouvertes de grandes cocottes en papier, reprenant les principes de filtres Instagram surgissant sur les visages absorbés par les écrans. Ces formes, éléments fantastiques évoquant les mathématiques dans l’univers symboliste d’Anna Solal, illustrent la place qu’ont prise les algorithmes dans notre société. Ces nouvelles règles plus ou moins implicites régissant notre monde nous imposent un hyper contrôle de l’image de soi par rapport aux autres. Le filtre Instagram est un masque, et les tableaux d’Anna Solal inscrivent ces accessoires d’un nouveau type de carnaval dans une certaine histoire de la peinture. »
Une figure humaine que l’on retrouve à travers la pratique du portrait, mais aussi dans les figures singulières, solitaires du XXe siècle qui inspirent l’artiste : l’écrivain allemand Ernst Jünger, la poétesse coréenne Kim Hyesoon, Jean Genet ou encore l’écrivain Edmond Jabès.
Enfin, Marine Lang insiste sur la technique singulière d’Anna Solal qui « a développé son art en se concentrant sur un bricolage assumé et non sur une technicité ancestrale. Elle produit ses œuvres par collage et couture d’objets ou de logos qui créent de nouveaux signifiants. Le fait-main ici n’est pas virtuose, il est volontairement et ostensiblement fabriqué. Très présent dans la pratique de l’artiste, notamment par la représentation des laissés-pour-compte de la société, le déclassement se retrouve dans la pauvreté des matériaux glanés : objets industriels dégradés, mondialisés, typiques de notre époque, comme les écrans ou les puces électroniques, avec leur design caractéristique.«
Plus d’informations : frac-om.org
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