Après Paris et Marseille, l’exposition itinérante Les Intruses de l’artiste Randa Maroufi est présentée à l’Hôtel de Ville de Montpellier jusqu’au 25 juillet. Et si les femmes agissaient comme les hommes dans les espaces publics ? Y aurait-il une réelle différence ? Cela générait-il ? C’est ce dont il est question dans les photographies de cette exposition. 

Diplômée de plusieurs écoles de Beaux-Arts, membre artiste de l’Académie de France à Madrid, travaillant actuellement à Paris, Randa Maroufi dans sa série Les Intruses interroge la mixité dans les lieux publics. Les Intruses sont des scènes quotidiennes, pourtant quelque chose dérange. La mise en scène savamment travaillée particulière renforce ce sentiment d’ambiguïté. En réalité, l’artiste a invité des femmes à poser en empruntant les mêmes postures et gestes que les hommes ont habituellement dans les espaces publics. Elles paraissent plus libres, plus assumées, en somme ; d’avantage dans leur élément.  Ce décalage minutieux interroge sur nos représentations archétypales les plus banales : les déplacements dans la ville, l’utilisation des infrastructures… Randa Maroufi déclare : « Au-delà d’une dénonciation, il s’agit d’un acte où les perceptions basculent, l’espace public se recompose afin de réintroduire la question de la mixité. »

En plus de cet aspect engagé, la série Les Intruses dégage une esthétique cinématographique superbe à travers la composition, la luminosité et le cadrage. Les photographies sélectionnées par l’artiste sont soulignées avec des matériaux empruntés à l’univers des travaux et de la construction, évoquant alors un chantier social inachevé. Plusieurs volets de la série sont présentés ; un réalisé dans le quartier de Barbès-Rochechouart à Paris, un sur la place Houxart à Bruxelles et un dans un lycée professionnel à Aubervilliers. Une exposition qui inverse le regard, à découvrir jusqu’au 25 juillet !

Pour plus d’informations : montpellier.fr