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Montpellier : les conférences de l’Agora des savoirs de retour pour le premier cycle 2024-2025

5 Nov 2024 | Hérault, L'Actu

L’Agora des savoirs est de retour pour une nouvelle édition. Un premier cycle de 6 rencontres scientifiques suivies de débats est prévu entre le 6 novembre et le 22 janvier 2025 au centre Rabelais à Montpellier.

LE PROGRAMME 

  • Mercredi 6 novembre – Grand entretien avec David Le Breton

À l’occasion de la parution aux éditions Métailié de deux nouveaux essais, La Fin de la conversation ? La parole dans une société spectrale et Cicatrices. L’existence dans la peau, l’Agora des savoirs reçoit pour la première fois David Le Breton. Auteur d’une œuvre considérable, le sociologue n’a cessé d’interroger les innombrables modalités de notre présence au monde et aux autres, et de poser la question du corps, de la peau, de son apparence,  de son toucher. Avec La Fin de la conversation ? La parole dans une société spectrale, David Le Breton analyse les usages sociaux des techniques de communication et l’altération de notre vie quotidienne et de notre relation aux autres dont ils sont responsables. Opposant conversation et communication, il nous fait prendre conscience du danger de cette nouvelle absence au monde et des souffrances qu’elle provoque.

  • Mercredi 20 novembre – Pierre Rosanvallon 

Autorité, confiance, légitimité. Le sentiment spontané de leur centralité dans le fonctionnement des sociétés voisine avec le flou de leur caractérisation. En retraçant l’histoire longue de leur appréhension, ce livre propose de les comprendre comme des institutions invisibles. Institutions, car elles ont une fonction de production du commun et d’inscription dans la durée des rapports économiques, sociaux et politiques. Mais invisibles,
car elles ne sont pas définies par des règles et des statuts ni dotées d’une capacité de contrainte. Elles sont, en effet, constituées par la nature et la qualité des relations entre individus, ou entre individus et organisations. Autorité, confiance et légitimité s’entrelacent sur ce mode pour faire système. Cette conceptualisation permet d’élargir le cadre d’analyse des sociétés contemporaines tout en l’inscrivant dans une histoire comparative renouvelée. Elle ouvre simultanément des perspectives pour agir en vue de surmonter la perplexité des intelligences et l’assèchement des imaginations qui nourrissent aujourd’hui le fatalisme résigné à l’ombre duquel prospèrent les mirages populistes.

  • Mercredi 4 décembre – Corinne Augé 

L’histoire du long cou de la girafe est souvent utilisée pour opposer les théories de l’évolution de Lamarck et de Darwin. Si la génétique a donné raison au second, une autre science relance aujourd’hui le débat entre inné et acquis. C’est l’épigénétique, qui s’attache à comprendre ce qui détermine le fonctionnement des gènes. Un caractère comme la taille dépend ainsi à la fois du patrimoine génétique hérité et de l’environnement. Opposer inné et acquis n’a donc plus de sens.
Corinne Augé raconte la révolution en cours alors que l’épigénétique avance à pas de géant, poussée par des défis colossaux : comprendre le développement de l’embryon, soigner les troubles neurologiques ou encore vaincre le cancer.

  • Mercredi 11 décembre – Jocelyne Dakhlia

Une histoire nouée ? Depuis le XVIIe siècle, au moins, l’Europe s’emploie à définir l’Orient comme son envers, les sociétés du monde islamique renvoyant communément l’image de sociétés bloquées, doublement verrouillées. Deux termes clés, indissociables au fond, résument historiquement cette forme d’inaptitude apparente à la modernité : le Despotisme et le Harem.
Ils recouvrent à la fois le grand partage qui ravale les femmes à la sphère privée, domestique, réservant aux hommes l’actorialité politique, et l’idée d’une oppression généralisée, où les femmes seraient doublement victimes, victimes à la fois d’un despotisme privé et de l’«assujettissement » général.
Ce livre dévoile au contraire, de part et d’autre de la Méditerranée et au-delà, la trame dense des interactions locales entre les sociétés, interactions concrètes, pacifiques ou violentes, mais toujours productrices de « sens commun ». Jocelyne Dakhlia analyse un « Orient » paradoxal, car il s’agit d’un «Orient d’Occident ». Elle prend toute la mesure de la dépréciation politique du Maghreb par l’Europe, d’autant qu’il avait partie liée avec son « africanité », et une définition largement raciale. Ainsi, le fait politique, derrière le couvert despotique, apparaissait toujours éminemment instable et précaire ; la condition féminine, à l’inverse, n’était décrite que comme sédentaire et figée, statique en un mot. Trop de mouvement d’une part et trop de fixisme d’autre part.
Sur cette double base, une surdétermination négative par le politique et par le harem, le livre entend donc remettre à plat toute l’histoire politique de la région au critère de l’action politique et publique des femmes. Il observe et décrit par une chaîne d’exemples les implications féminines dans les dynamiques politiques, à tous niveaux, depuis la politique locale jusqu’au sommet de l’État.

  • Mercredi 8 janvier – Violaine Sebillotte

Quand naît l’idée d’Europe ? À quelle période apparaissent les valeurs et les structures considérées aujourd’hui comme ses fondements politiques, économiques, culturels et religieux ? L’Antiquité, le Moyen Âge ou l’époque moderne nous ont-ils légué le libéralisme, la démocratie, l’égalité entre les peuples et les individus ? Pour répondre à ces questions, et sous la direction de Benjamin Deruelle, les éditions Passés/composés vont publier, au rythme d’un volume par an, une monumentale et passionnante Histoire de l’Europe en quatre tomes.
Ce premier volume s’ouvre sur la préhistoire pour se conclure à la fin de la période antique, au Ve siècle. L’Europe des institutions étatiques et du droit, de la science et des techniques, de l’alphabet et du plurilinguisme, de la psychanalyse et de la philosophie, des fêtes et des plaisirs, et de tant d’autres choses encore, doit en effet beaucoup à l’Antiquité. Les parois peintes de Lascaux, les mégalithes de Stonehenge, l’Acropole d’Athènes et le Colisée de Rome, Spartacus et Astérix font bien partie intégrante de l’imaginaire des Européens du XXIe siècle, et plus encore, de tous ceux qui s’affirment comme des Occidentaux.

  • Mercredi 22 janvier – Eric Lagadec

Depuis des millénaires, l’être humain scrute l’Univers pour en percer les secrets. Cela s’est fait tout d’abord à l’œil nu, jusqu’à la première utilisation d’une lunette astronomique par Galilée puis avec des télescopes quelques décennies plus tard. Afin de comprendre les mystères de l’Univers, il faut en déchiffrer toutes les lumières visibles ou non. C’est ainsi que les astronomes travaillent à construire toute une variété de télescopes jusqu’au télescope spatial James Webb, l’un des plus grands joyaux techniques de l’histoire de l’astronomie.
Le JWST, un immense projet collectif : un travail collaboratif entre l’agence spatiale Européenne (ESA), l’agence spatiale canadienne (ASC) et l’agence spatiale des États-Unis (NASA).
Pourquoi un grand télescope ? pour étudier toutes les lumières et voir plus de détails ; on dit qu’il a un plus grand pouvoir de résolution. Le JWST est le successeur des télescopes infrarouges. Et il est l’outil idéal pour répondre à quatre questions essentielles : comprendre l’Univers jeune, l’évolution des galaxies, le cycle de la matière et les autres mondes.

Plus d’informations : montpellier.fr

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